Jeu de tarot
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Tout et rien

Discutez ici des tout et de rien, sur n'importe quel sujet.

RALENTIR LE TEMPS

La journée d'un enfant :
"Réveille toi, c'est l'heure...hého, allez mon bonhomme".
Levé
Toilette de chat
"dépêche toi bougre d'ânon mignon tu vas me mettre en retard au boulot".
Le môme s'habille. Tout seul, c'est bien, il apprend l'autonomie, il est encore petit. Ce sont ces petits gestes, ces moments, qui construisent son indépendance, mais ça va pas assez vite alors maman lui enfile son pantalon, le geste un peu précipité.
 "Prends ton déjeuner...plus vite s'il te plaît".
D'un regard elle le check...le recoiffe du plat de la main et lui prend son cartable pour grappiller quelques secondes..."allez zou !!  en voiture". 

École
Pas trop bouger, être concentré, rappel des règles, beaucoup de règles ...pas trop parler, ou alors parler quand on le demande, mais là, sais pas quoi dire... et puis écrire, la main se raidit, les lignes sont étroites et ça dépasse un peu. Et puis un spasme incontrôlé, le trait s'échappe et ça dépasse encore, beaucoup cette fois.

Cantine
Du bruit, beaucoup de bruit, agitation, énervement, verre qui tombe, rire nerveux, les bravos sans raison, juste l'occasion de faire encore plus de bruit...toute cette frustration stockée le matin dans la classe s'exprime sans retenue, la tension monte. On aimerait parler mais on n'entend plus sa voix, on crie, on hurle...je ne sais pas, cacophonie.
Parfois c'est insupportable...d'ailleurs les femmes de service de la cantine ne supporte pas, nous n'ont plus, mais on y peut rien alors...sanctions, disputes, et cause deuxième service débarrassage express, couverts et verres qui s'entrechoquent dans un tonnerre qui envahit tout et fait trembler les murs.

Récré
Défoulement, besoin de courir de crier, énervement extrême, ça grouille, ça explose ici et là et petit à petit la tension retombe mais c'est déjà l'heure d'aller en classe.

Fatigue, digestion, la tête pleine des bruits qui résonnent encore, confusion...c'est long...fébrilité qui alterne avec des moments d'évasion, la fenêtre, l'oiseau, la feuille agitée par le vent qui traverse la cour...sonnerie, fin de journée...OUF !! Ah non...maman à dit périscolaire ce soir.

Périscolaire
Un coup d'oeil en direction du préau, on rejoint les animatrices, un appel rapide, elles demandent le silence...alors qu'on a tant à dire. Des heures qu'on se retient...mais c'est pas grave parce qu'on sait que ça va vite et qu'après...après...
Après on se met deux par deux, on se prend par la main, on avance tranquille, 10 minute de marche. Traverser un parc, une route et Warren se met en travers avec son panneau pour arrêter les voiture. En passant devant lui on tape dans sa main, des fois il esquive en riant...puis il nous rattrape et tout en marchant il fait l'idiot avec son panneau stop, il joue avec comme si c'était une raquette et il envoie des glands super loin, ou il le prend comme une guitare, et là il fait des grimaces...mais nous on sait bien que c'est un panneau stop mais on rigole quand même.
On passe devant la mairie, on discute, on respire, puis un autre parc, des fois Warren se met à courir et on se met tous à courir, il n'y a plus de rang, plus d'ordre, on rigole, on court, libre comme les poneys du club quand on les ramène au pré.
On arrive au périscolaire, on retire les manteaux, on pose les cartables et on se lave les mains.
S'il fait beau, on prend toujours le goûter dehors, on s'assoit par terre, où on veut, sur l'herbe ou sur le béton du petit préau, avec des copains ou avec l'animatrice, c'est la même qu'à la cantine mais elle est pas pareille.
On discute, on rit, on mange notre tartine de pain beurre chocolat, des fois on renverse notre verre d'eau mais là personne n'applaudit et personne ne dispute. Puis on va jouer.
Ce soir, d'abord j'ai été chercher un bulldozer et j'ai fait du chantier dans les graviers de la cour avec Malo et son petit frère. Je me traîne un peu dans la poussière mais on nous laisse faire, on s'inquiète pas, on a vite pris l'habitude...
On sait bien qu'on a pas le droit de faire tout ce qu'on veut, mais tout ce qu'on fait on a le droit de le faire...c'est pas dur à comprendre, mais quand j'essaye de l'expliquer j'y arrive pas. C'est comme si les règles elles étaient là mais qu'elles ne servaient pas. Enfin si des fois quand même, quand il y en a un qui tape ou qui jette un jouet parce qu'il s'énerve. Mais personne ne crie après lui, il va dans le bureau pour discuter un peu avec l'animatrice ou avec Warren, tout le monde continu à jouer comme si c'était pas grave.
Après il revient jouer avec nous, il est plus calme.
On a joué comme ça 10 minutes, et Malo à dit : "maintenant, on va jouer au billard" et hop ! On a pas rangé les bulldozer parce que il y en avait qui était content de les récupérer. D'ailleurs je crois qu'ils ont continué à faire grossir le tas de graviers qu'on avait commencé.
Le billard, faut un peu se concentrer, Warren essaye de nous montrer comment tenir la queue, comment viser, mais j'y arrive pas trop, j'ai envie de faire tout seul, tant pis si ça vise mal, je crois qu'il a compris, il reste pas longtemps.

J'ai vu que l'animatrice faisait des découpages dans des magazines pour coller sur une grande feuille...c'est pas des immeubles mais ça ressemble à des immeubles une fois que c'est collé. C'est bizarre.
Il y a des enfants qui collent et d'autres qui peignent autour des trucs qui sont collés. Ça me plaît, je prend un tee shirt, bien trop grand pour moi, dans un tiroir, ça me sert de blouse et je demande si je peux découper ? L'animatrice me donne des ciseaux et une feuille, c'est super difficile de découper, mais personne ne me dit de me dépêcher...je regarde autour, d'ailleurs personne ne se dépêche, on discute en même temps, le temps s'est ralenti...le temps s'est vraiment ralenti...et je ne m'en suis même pas aperçu.
Dans le hall d'accueil je vois maman, elle me regarde avec son joli sourire, et moi j'ai l'impression que je n'ai pas eu le temps de jouer, je dis "déjà!" Et là, il y a Warren qui rigole, il me dit « tu sais il est 18h30, ça fait 2 heures que tu es là et tu as joué à plein de chose...et en plus tu reviens demain. Tu pourras continuer ton découpage si tu as envie». Et comme je fais encore une tête de pas content, il ajoute « mais regarde autour de toi...il ne reste presque plus personne, tous tes copains sont déjà partis ». Il a raison, c'est juste le temps qu'est pas pareil ici.
D'abord je vais faire un bisou à maman puis je rejoins l'animatrice et je l'aide à laver les pinceaux puis elle me dit « je vais finir toute seule, va rejoindre ta maman ».
Je rentre à la maison...et là...à nouveau le temps s'accélère !!
Devoir, toilette, repas, pyjama,dodo...on le met dans l'ordre qu'on veut, ça change rien, on enchaîne, on s'arrête pas, on choisit pas.
C'est bizarre le temps, dès fois il va vite et des fois c'est comme s'il s'arrêtait. Je préfère quand il s'arrête, mais quand il s'arrête, il passe encore plus vite...voila ça recommence, c'est super simple mais j'arrive pas à l'expliquer.

Réponse de Camphinois

Super TONDJO mais tu m'as foutu le cafard Ces rentrées pas toujours bien vécues

Dimitile, 07/09/2020 13:16 :
merci pour ce texte si vrai .quand j'aurai le temps (sic)en parallèle j'écrirai ma rentrée 1949 .........
tondjo, 07/09/2020 14:10 :
merci, je suis vraiment touché que ce texte vous parle. Touché et un peu surpris aussi, c'était le but mais je ne pensais pas y parvenir...
Ce ne sont pas les souvenirs d'une rentrée de mon enfance, c'était l'anticipation de la rentrée des enfants que j'allais accueillir quelques jours plus tard.
tondjo, 07/09/2020 15:33 :
Je sais que d'autres joueurs l'ont lu, parce que j'ai eu des retours en MP...mais tout le monde n'a pas forcément envie d'écrire, ou d'être lu... Je sais qu'i y a une tendance à donner le droit, à celui qui a créé le sujet, de fermer ou de modérer.
Peu importe le titre, le sujet ne m'appartient pas, ne m'appartient que ce que je poste, pour moi, dès lors que le sujet est ouvert il appartient à la communauté. Si les joueurs se respectent, le sujet peut bien aller dans n'importe quelle direction finalement, il vit, ce n'est pas nécessairement la direction que j'aurai prise, mais c'est ainsi.
mimie., 08/09/2020 10:00 :
Merci Tondjo, merci pour ces moments de bonheur que tu nous accorde grâce à ce texte.

Réponse de tondjo

Peut être l'ai-je posté un peu tôt ? Mais je crois qu'en ce jour de rentrée scolaire ce texte, non sans défaut, est comme un témoignage à plusieurs niveaux...un guide de lecture ou de relecture :
1) Ça démarre comme un travelling latéral à partir de la périphérie du "IL",
2) Le travelling se fait avant, le "IL" devient "ON" c'est plus collectif.
3) Et puis le zoom fait son approche pour arriver au centre, l'enfant dit JE.
Pour moi c'est simple à comprendre mais si dur à expliquer :)

L'enfant au centre du projet scolaire...à vous de voir.

Réponse de boscavert

Je me souviens de la lecture.
Vous avez préparé la lecture? Livre de lecture page 12, nous allons lire un extrait du grand Meaulnes, qui veut commencer?
plusieurs doigts se lèvent,
Jacques, commence;
une voix pleine de certitude prononce les mots avec précipitation, des rappels à la ponctuation l'interrompt: marque la virgule! c'est un point d'interrogation, interroge!. Une voix hésitante, ânonnant lui succède, puis viens une douce, chantante voix de fille.
N'ayant aucune difficulté pour lire, je suis sure de moi, je laisse mon esprit vagabonder. Entre les lignes apparaît mon canif vert, c'est une récompense à ma participation aux travaux de la ferme. Je suis un grand, j'ai un canif, avec une chainette, toujours accrochée à un passant de mon pantalon, sauf à l'école et au catéchisme.
La voix de Suzanne devient un ronron, ce n'est plus qu'un murmure. Je choisis dans un noisetier une pousse bien droite, sans noeud. Avec le canif je la coupe, l'effeuille. Ce sera mon bâton, de bas en haut, je fais une une petite rainure en spirale pour prélever une bandelette d'écorce, il sera facilement reconnaissable. Je remplis mes poches de noisettes, avant d' aller sous les chênes ramasser des glands. Un gland dont j'enlève l'attache (cupule) pour le corp 2 brindilles pour les bras une pour le cou qui assemblera un gland plus petit avec son attache, ce sera la tête avec un béret et 3 brindilles au bas du corp pour assurer l'équilibre du martien. Et si je faisais un arc? oui.....Boscavert!!!!! je sursaute,
poursuis la lecture,
avec précipitation je lis la première ligne:
Une à une, les voitures s'en allaient ; les roues grinçaient sur le sable de la grande allée..
des rires moqueurs fusent, un "Silence!!" interrompt
ou étais tu boscavert? tu as oublié de tourner la page
Il était dans la lune
Silence! tu n'a pas suivi, boscavert?
si maitresse
alors demain tu me présenteras un résumé des 2 pages que nous venons de lire, tu sais faire un résumé?
oui madame,
je veux 15 lignes

Réponse de tondjo

il y a des rêveurs...on a besoin de rêveurs.
Les rêveurs ne sont pas comptable, ne sont pas domptables,
ils bousculent nos imaginaires, ils nous incitent à regarder en l'air
Il suffit d'ouvrir la porte de l'improvisation ludique, et les mots deviennent des ressorts sur lesquels les imaginaires rebondissent.
- Qu'est-ce qu'on a au goûter Warren ? demande Annette.
- De la brioche avec de la confiture de...courgette...
Et il suffit de cette ouverture pour déclencher toute une animation délirante sur la couleur des fraises, des courgettes (les deux sont bleues pour les ignorants et les incrédules) et le dérapage est source de bonheur partagé...avec les 3/6ans.
Voila, c'était un extrait de l'accueil du soir...du vécu qui n'a que 3 heures de décalage.

Réponse de mimie.

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.


Paul Eluard

Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin)
Au rendez-vous allemand (1945, Les Editions de Minuit)

Camphinois, 02/09/2020 08:12 :
Très très joli

Réponse de boscavert

Un beau matin, ma mère me déposa à ma place, et sortit sans mot dire, pendant qu'il écrivait magnifiquement sur le tableau : « La maman a puni son petit garçon qui n'était pas sage. » Tandis qu'il arrondissait un admirable point final, je criai : « Non ! Ce n'est pas vrai ! » Mon père se retourna soudain, me regarda stupéfait, et s'écria : « Qu'est-ce que tu dis ? - Maman ne m'a pas puni ! Tu n'as pas bien écrit ! » Il s'avança vers moi
La gloire de mon père Marcel Pagnol

Réponse de tondjo

En cette journée ou débute le procès "Charlie" ce poème de PAUL ELUARD (mis en ligne par MIMIE) nous rappelle que partout où l'on peut, et surtout quand les temps n'y sont pas propices, il faut écrire ton nom : LIBERTÉ
Regardez de près les dates et les conditions de publication de son poème, cela en dit long.
On notera au passage que les surréalistes, s'ils paraissent hors du temps, hors de la réalité, sont souvent en première ligne pour défendre des causes universelles et fondamentales.

mimie., 02/09/2020 11:02 :
Merci Tondjo

mimie.
tondjo, 02/09/2020 12:39 :
La dolce fidèle à elle même...confondre à ce point anarchisme et barbarie...c'est très orienté.
FROG, 02/09/2020 13:26 :
Merci Tondjo

Réponse de boscavert

Suite:)
Il s'avança vers moi :

« Qui t'a dit qu'on t'avait puni?

C'est écrit. »

La surprise lui coupa la parole un moment.

« Voyons, voyons, dit-il enfin, est-ce que tu sais lire ?

Oui

Voyons, voyons... », répétait-il.

Il dirigea la pointe du bambou vers le tableau noir.

« Eh bien, lis. »

Je lus la phrase à haute voix.

Alors, il alla prendre un abécédaire, et je lus sans difficulté plusieurs pages...

Je crois qu'il eut ce jour-là la plus grande joie de sa vie.

Lorsque ma mère survint, elle me trouva au milieu des quatre instituteurs, qui avaient renvoyé leurs élèves dans la cour de récréation, et qui m'entendaient déchiffrer lentement l'histoire du Petit Poucet... Mais au lieu d'admirer cet exploit, elle pâlit, déposa ses paquets par terre, referma le livre, et m'emporta dans ses bras, en disant : « Mon Dieu! mon Dieu!...»

Sur la porte de la classe, il y avait la concierge, qui était une vieille femme corse : elle faisait des signes de croix. J'ai su plus tard que c'était elle qui était allée chercher ma mère, en l'assurant que «ces messieurs» allaient me faire «éclater le cerveau ».

Réponse de tondjo

J'avais oublié ce passage...et bien plus sans doute.
Ce livre je l'ai volé dans une librairie, j'avais 10 ans...nous étions 3 garnements, ni voyou, ni violent, juste en quête d'aventure, et ce jour là ce fut le vol, un pillage culturel. Je ne l'avais pas choisi par hasard, et nul doute que mes parents me l'aurait acheté si je l'avais demandé. Je l'ai lu je l'ai aimé, ni plus ni moins que si je l'avais acheté...mon pote Pierrot avait piqué le château de ma mère...
Aujourd'hui ce souvenir me fait sourire...il y a prescription ?
La semaine suivante nous faisions du patin à roulettes dans les garages souterrain, d'abord parce que le revêtement était super roulant, mais surtout il y avait ce piment qui rehaussait l'aventure en la personne du gardien de parking qui nous pourchassait en jurant...les frissons, la trouille...le bonheur !

Réponse de Furious Bako

Ouais, franchement, parfois, on gagnerait beaucoup à les écouter nos petits..
« Pourquoi on dit le « jaune » d'oeuf ? il est pas jaune, il est orange »
pas faux..
Pourquoi on dit qu'Antonin est noir ?...Il est pas noir, Antonin, il est marron foncé
Hé ouais, il n'est pas noir Antonin, et moi je suis pas blanche non plus, je suis beige.. c'est à dire marron dilué;)
On est tous marron quoi.. plus ou moins dilués..
Ils sont forts nos petiots , il suffit de les écouter ...

tondjo, 02/09/2020 20:15 :
Super !! le côté on est tous marron, je connaissais la blague avec les bleus foncés derrière et les bleus clairs devant...moralité même quand on est (on né) de la même couleur...il y en a toujours qui cherche ce qui divise plutôt que ce qui rassemble.

Réponse de boscavert

Je ne me souviens pas de mon enfance ; je fus
probablement malheureux comme tous les ânons,
joli, gracieux comme nous le sommes tous ; très
certainement je fus plein d'esprit, puisque, tout
vieux que je suis, j'en ai encore plus que mes
camarades. J'ai attrapé plus d'une fois mes
pauvres maîtres, qui n'étaient que des hommes, et
qui, par conséquent, ne pouvaient pas avoir
l'intelligence d'un âne.
Mêmoire d'un âne. Comtesse de Ségur

Réponse de Lulu22...

@Boscavert, pourquoi ne pas laisser cette citation à Tareg ? Tu n'es plus un oiseau vert ?

boscavert, 02/09/2020 17:04 :
Le patronyme de l'âne est Cadichon, le Prénom Tareg. En braiement tareg désigne une personnalité discrète, dotée d'une intelligence très supérieure à la moyenne
tondjo, 02/09/2020 22:30 :
Bien qu'il fut nommé Boscavert
Le pic épeiche n'est pas un oiseau vert :)
C'est un oiseau discret et volubile
distribuant de ci, de là, des plaisirs volatiles

Réponse de boscavert

MON BEAU PIC-VERT Rbert Casanova

Frappes régulières,
Caché derrière
Branches nourricières,
Pas de mystère,
Bonjour pic-vert !

Posé par terre,
Vert militaire,
Plus ou moins clair,
Tête rouge altière,
C'est mon pic-vert !

Bec long très fier
Sûr comme des serres,
Il exaspère
Les fourmilières,
Mon beau pic-vert !

Puis il s'affaire,
Pour son dessert,
Sur un tronc vert,
La queue en l'air..
Salut pic-vert !

Réponse de boscavert

Réflexion adressée aux filles trop bavardes: Arrêtes, de jacasser, tu es une vraie pie

L'aigle et la pie
Jean de La Fontaine

L'Aigle, reine des airs, avec Margot la pie,
Différentes d'humeur, de langage, et d'esprit
Et d'habit,
Traversaient un bout de prairie.
Le hasard les assemble en un coin détourné.
L'Agasse eut peur, mais l'Aigle, ayant fort bien dîné,
La rassure, et lui dit : « Allons de compagnie :
Si le maître des Dieux assez souvent s'ennuie,
Lui qui gouverne l'Univers,
J'en puis bien faire autant, moi qu'on sait qui le sers.
Entretenez-moi donc, et sans cérémonie. »
Caquet-bon-bec alors de jaser au plus dru,
Sur ceci, sur cela, sur tout. L'homme d'Horace,
Disant le bien, le mal, à travers champs, n'eût su
Ce qu'en fait de babil y savait notre Agasse.
Elle offre d'avertir de tout ce qui se passe,
Sautant, allant de place en place,
Bon espion, Dieu sait. Son offre ayant déplu,
L'Aigle lui dit tout en colère :
« Ne quittez point votre séjour,
Caquet-bon-bec, ma mie : adieu ; je n'ai que faire
D'une babillarde à ma cour :
C'est un fort méchant caractère. »
Margot ne demandait pas mieux.
Ce n'est pas ce qu'on croit que d'entrer chez les Dieux :
Cet honneur a souvent de mortelles angoisses.
Rediseurs, espions, gens à l'air gracieux,
Au coeur tout différent, s'y rendent odieux,
Quoiqu'ainsi que la Pie il faille dans ces lieux
Porter habit de deux paroisses.

Réponse de boscavert

Jean De Lafontaine est aussi un auteur de contes grivois
Soeur Jeanne est vantée pour sa piété...

Soeur Jeanne
Soeur Jeanne ayant fait un poupon,
Jeûnait, vivait en sainte fille;
Etait toujours en oraison;
Et toujours ses soeurs à la grille.
Un jour donc l'abesse leur dit :
Vivez comme soeur Jeanne vit,
Fuyez le monde et sa séquelle.
Toutes reprirent à l'instant :
Nous serons aussi sage qu'elle,
Quand nous en auront fait autant.


Contes et nouvelles en vers par Monsieur de La Fontaine

Réponse de LLou

Slam - Le Temps..
https://youtu.be/LtllOy3s0ds

Réponse de boscavert

J'ai perdu mon temps, fouillé la toile, j'y ai gagné la lecture d'un beau texte. J'ai pris le temps, proposé à un ami guitariste, le mettre en musique. Il n'avait pas le temps, il ne savait à quel temps le mettre. Le temps est beau, est ce aussi le temps d'une réponse?

moi monde coeur papillon

Laisser filer le temps
laisser filer le temps

Le lac est lisse, y'a pas une ride
Juillet brûlant promet des jours arides
Mon coeur au ralenti qui sombre
Je somnole sous une aile d'ombre
Le soleil hisse son corps de feu dans le ciel
Les abeilles virevoltent en quête de miel


Refrain :
Le temps ralentit et les heures s'étirent
A l'horizon reste le bonheur en point de mire
Pas de rendez-vous inutile et futile
Juste l'été et ses plaisirs tactiles
Pas de soupes et de soirs au coin du feu
C'est les grillons, moi et leur chant mystérieux


Je suis là posé comme un papillon fragile
La rosée fraîche mouille mes pieds agiles
Un cerf se désaltère en courbant le cou
Chaque jour fidèle au rendez-vous
Le monde se cache du soleil qui brûle
Sous la canicule même les serpents capitulent


Je goûte ce temps qui file entre mes doigts
Pas d'avant pas d'après juste l'instant qui fait loi
Puis le jour décline, le ciel enfin rougeoit
De nouveau le cerf sur la rive qui boit
Les heures soupirent et créent une bulle
Lentement je me glisse dans le crépuscule


Et demain recommencer, et demain recommencer

Réponse de tondjo

le texte est superbe mais...
Alors toujours se précipiter, courir encore entre les bus et la cuisine, entre ses enfants et ses vieux parents, courir toujours derrière le temps qui ne prend jamais de retard...et finalement en faire tellement chaque jour, avoir la tête si pleine, si essoufflée...pressé d'arrivé au bout de toutes ses missions, celles qu'on nous imposent, celles que l'on s'imposent, pressé de franchir la ligne, pressé de mourir croirait on ?
Ou s'immerger sur un projet, totalement, et les 15 minutes qui viennent de s'écouler sont en réalité 3 heures...l'impression que le temps s'est arrêté, mais à l'arrivée il s'est accéléré :)
Vous vous souvenez le film Interstellar ? 2 heures pour ceux qui sont sur la planète, immergé dans leur aventure, se battant pour survivre...mais pour celui qui attendait leur retour, attendre, attendre, dans le vaisseau en orbite, 30 ans se sont écoulés.

Belle métaphore pour montrer que fixer des normes collectives au temps est une chimère...le temps de l'éphémère s'écoule différemment de celui vécu par l'éléphant...et celui qui se sait condamné (nous le sommes tous) à court terme...comment vit-il le temps qui s'égraine ?


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